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Ce matin, ambiance étrange, des ouvriers travaillent aux quatre coins des salles du musée et des familles sont installées au beau milieu. Tout est très calme, un silence étrange flotte dans l'air.
Véritable « exposition dans l’exposition », 13 sculptures de l’important artiste américain Duane Hanson (1925–1996) sont également présentées, formant un concentré rétrospectif de son travail. Les sculptures engagent un dialogue direct avec les œuvres de la collection et l’architecture du musée, tout en dirigeant notre attention sur les visiteurs et les collaborateurs de la Fondation Beyeler.
Duane Hanson naît le 17 janvier 1925 à Alexandria, ville du Minnesota. Il grandit au sein d'une famille de fermiers puis entre 1944 et 1947, il réalise des études artistiques dans différentes universités américaines. Il enseigne quelques temps l'art au lycée puis en 1951 il est diplômé d'une maîtrise en beaux-arts par l'Académie d'art de Cranbrook (Michigan). Il réalise sa première exposition personnelle un an plus tard, à la Wilton Gallery dans le Connecticut.
«Mon travail montre des gens qui sont dans un état assez désespéré. Je donne à voir le ras-le-bol, la fatigue, l’âge, la frustration. Ces gens ne peuvent pas entrer dans la compétition. Ils sont psychologiquement handicapés.» Duane Hanson.
Il acquiert une renommée internationale de son vivant et expose en Europe. Son engagement social ne faiblit pas, en plus de critiquer le système américain il mobilise le spectateur lors de ses expositions. En poussant le voyeurisme à l'extrême, Duane Hanson met le spectateur au rang d'acteur direct des situations qu'il côtoie, et lui rappelle qu'il est lui-même membre partie prenante de cette société. Ses sculptures appartiennent à deux extrêmes, le Pop Art et le post-modernisme.
Dans les années 1960, il parcourt l'Europe et y enseigne. Il réside quatre ans en Allemagne où il présente sa première exposition personnelle, à la galerie Netzel, à Worpswede. L'artiste allemand George Grygo lui fait découvrir ce qui deviendra ses matériaux de prédilection : la résine de polyester et la fibre de verre. A partir de 1966, il fabrique ses premiers moulages figuratifs à partir de fibre de verre et de vinyle. En 1967, il réalise War, une sculpture lourde de critique sociopolitique, où il associe pour la première fois ces nouveaux matériaux.
Qui va se faire croquer ?
Les premières sculptures sont moulées à partir de personnes réelles et peintes pour donner à la peau un aspect réaliste. Elles témoignent d'une critique sociale très dure où il met à nu la société américaine des Trente Glorieuses, consumériste et inégalitaire. Ces personnages présentent une attitude apathique et un regard ennuyé, lointain et dégagé de leur environnement.
Dans chaque salle, il y a des relations entre les sculptures de Duane Hanson et les œuvres présentes au musée.