-
Pétra 3 : le retour
Direction les tombeaux royaux. Le vocable de tombeaux royaux regroupe plusieurs tombeaux troglodytiques et monumentaux, taillés dans le djebel al-Khubtha. Parmi ceux-ci, on retiendra le tombeau à l'Urne, dont la salle principale de 300 m2 fut transformée en église à l'époque byzantine ; le tombeau corinthien malheureusement très endommagé par les outrages du temps ; le tombeau à étages, aux dimension démesurées ; le tombeau de Sextius Florentinus, gouverneur romain, plus récent. Le veinage du grès, aux multiples teintes, donne aux façades sculptées une grande majesté et offre aux salles intérieures un décor élégant.
A la hauteur du nymphée, mais sur le côté droit du ouadi, une église a été fouillée recemment révélant la présence d'un magnifique pavement de mosaïques à motifs animés dans chacune des ailes latérales,avec notamment des personnifications des saisons, de l'océan, de la terre et de la sagesse. Cette église est datée de la fin du vème siècle et pour sa construction il fut largement fait appel à du matériel de remploi, comme pour la plupart des bâtiments de l'époque Byzantine.
Le dernier de ces grands tombeaux est situé immédiatement sur la gauche du tombeau Corinthien et doit appartenir à la seconde moitié du 1er siècle. Il s'agit de la palace tomb (tombe palais), ainsi nommée en raison de sa façade qui est la plus vaste de Pétra et rappele celle d'un palais baroque. Ce monument est également connu sous le nom de Tombeau à étages car il supporte trois registres superposés, le dernier partiellement construit. Le niveau inférieur comprend quatre portes encadrées par des pilastres de type Nabatéen supportant des frontons triangulaires ou arqués, et l'on a fréquemment rapproché ce décor de celui des murs de scène de théâtre mais aussi des façades de certains palais orientaux d'époque hellénistique. Les niveaux supérieurs, qui ne présentent aucune symétrie avec le rez de chaussée et sont d'ailleurs séparés de celui-ci par un bandeau et une corniche, sont ornés de dix-huit quarts de colonnes pour le premier registre et de pilastres pour celui du dessus. Les quatres portes de rez de chaussée donnent chacune accès à une salle funéraire, trois de celle-ci communiquant entre elles. Il est possible qu'au moins une de ces salles, notamment la deuxième en partant de la droite, ait été utilisée comme triclinium pour des banquets funéraires.
A une courte distance du tombeau à urne, se trouve le second tombeau monumental dit tombeau corinthien. Sa façade exposée au vent et au sable a malheureusement souffert de l'érosion, si bien que par endroits, tout relief semble avoir été effacé. En dépit de ces dégradations, pour le visiteur qui arrive du siq, la ressemblance de ce tombeau avec la Khazneh est évidente mais on remarque aussi que sa composition est beaucoup plus lourde et que les deux registres ne semblent pas être en harmonie. L'étage supérieur, avec sa cour à portiques entourant une tholos, est directement inspirée par la Khazneh mais il en diffère par son aspect uniquement architectural, dépourvue de toute figure animée. Le niveau inférieur, qui ressemble à celui de la tombe du triclinium, à l'entrée de Pétra, est monté sur un podium et orné de huit colonnes engagées, coiffées de chapiteaux à enroulements végétaux.
Sur la paroi rocheuse au nord-est du théâtre est visible une série de splendides tombes royales, construites entre le Ier et le IIè siècle ap J-C. La tombe à l'urne, réalisée probablement pour le roi Malichos II, autour de l'an 70 frappe par sa hauteur et sa profondeur. La façade est constituée d'un pronao formé de quatre colonnes adossées, surmontées d'un entablement, un attique, à présent très érodé, un deuxième entablement et un fronton triangulaire terminé par une frise qui a, justement, la forme d'une urne. La tombe est précédée d'une place flanquée d'une colonnade soutenue et praticable grâce à une rampe sur arcades réalisée en maçonnerie et partiellement restaurée.
L'entrée du défilé qui maintenant est dans l'ombre.
Il est 16 heures, le soleil décline et les falaises se teintent de rose. Le vent s'est levé dans le sik, les pieds sont douloureux mais les yeux sont remplis d'images inoubliables. Il reste 2 km jusqu'à l'entrée; envie d'une carriole ou de profiter du défilé ? Allez profitons de ces dernières minutes...
Une bière après cette longue marche ? Mais non ! Vous n'en trouverez pas une seule dans toute la ville. Chaque pays a la sienne, la Efes,Tsingtao, Cristal, Asahi, Peroni, Ursusla, Ozujsko, Estrella....mais pas la Jordanie...
-
Commentaires
Merci MS, certains visiteurs le font en 2 jours...