Résumé :
«C'est étrange, il me semble que les touristes qui regagnent leurs véhicules m'observent comme si, soudain, une veste recouvrait mes épaules, comme si mes galoches écrasaient encore les cailloux du chemin. Car si nous ne savons pas comment s'établit en nous le contact entre passé et présent, il n'en est pas moins vrai qu'un fluide imperceptible et puissant nous traverse parfois et que la proximité de cette atmosphère inhabituelle, insolite, fait tressaillir les autres comme une barque sur une vague soudaine. Il est peut-être resté sur moi quelque chose des jours d'autrefois.»
Quarante ans après sa déportation dans le camp de concentration de Struthof, un Slovène, mêlé à la foule anonyme des touristes, revient sur les lieux de son martyre. Ce récit convoque, avec pudeur et humanité, des souvenirs douloureux. Au-delà du témoignage, ce livre est aussi un hymne à l'espérance.
Un texte très fort, non pas pour des descriptions obscènes mais au contraire d'observations délicates, des liens entre détenus... il parle bien sûr de la faim, de la peur, du froid, de la maladie, de la mort mais avec une netteté de souvenirs sans amertume exacerbée ; une clairvoyance lavée et précise qui nous relate la vie dans ce camps plus méconnu que d'autres.
Le portrait de Boris Pahor par Fabienne Issartel :