• Les mémoires d’un Malgré-nous, entré à 18 ans dans la guerre

    Du journal L'Alsace

    Les mémoires d’un Malgré-nous, entré à 18 ans dans la guerre

    Un gamin de Gambsheim a traversé l’Europe en 1943, forcé par l’annexeur à affronter Ivan jusqu’à Budapest. Sylvie Debs publie les mémoires d’un père blessé.

     
    René Debs et ses camarades de guerre. 
     

    « Alors, un de plus me direz-vous ? » interroge Jean-Louis Vonau dans la préface. Un témoignage de Malgré-nous de plus ? Un de plus, oui, nécessairement. Un de mieux aussi. Une tranche de vie d’un presque adolescent rapté par la guerre que René Debs a lui-même découpée, détaillée dans un manuscrit en allemand, « la langue dans laquelle il a fait la guerre », rappelle sa fille Sylvie.

    Les éditeurs ne se sont d’ailleurs pas précipités pour retracer le parcours du jeune incorporé de force. L’Harmattan s’est lancé, enrôlant l’Alsacien dans sa collection Graveurs de mémoire. Et en ce mois d’avril, quelques semaines avant les 80 ans de l’opération Barbarossa, paraissent les mémoires d’un « rescapé de la bataille de Budapest ».

    Sylvie Debs s’est chargée de la traduction. Qui a avivé des regrets : « J’aurais dû lui poser plus de questions », avoue la maître de conférences. Incorporé à 18 ans, le gamin de Gambsheim a été brinquebalé au Danemark, en Norvège, en Pologne…

    Le cognac, Ivan, les blessures…

    Il raconte les combats contre « Ivan », le soldat de l’Armée rouge mais aussi les rencontres, les frayeurs, les siennes et celles des autres, les amourettes, la découverte du sauna familial en Norvège, une cuite sévère à coups de cognac en Pologne, un mariage russe… « Tout ça avec son esprit et son cœur d’adolescent », précise la traductrice. En deux ans à l’Est, René Debs aura autant de permissions.

    « On a vécu avec ses séquelles », se souvient la fille du combattant décédé il y aura bientôt 20 ans. Aucun trou de mémoire mais des trous dans la peau, des éclats d’obus dans la colonne vertébrale, des migraines à s’isoler dans le noir le plus profond. En même temps qu’un galet du Rhin et un mouchoir tricolore dans sa poche, le futur directeur régional de la SNCF gardera la vie sauve. « Il ne supportait pas qu’on nous traite de boches ! » se souvient sa fille.

    Mémoires d’un Malgré-nous, rescapé de la bataille de Budapest , L’Harmattan, 148 pages, 16,50 €.

    « En avril... »

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