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Amélie Nothom : Le livre des sœurs, Premiers sang et autres
Les romans d'Amélie Nothomb, comme les feuilles mortes arrivent avec une belle régularité jamais démentie ; Ce rythme rapide n'enlève rien à la qualité des récits. La seule conséquence est le format réduit du texte, 160 pages en format broché. Moi qui aime les longs textes, je suis un peu dépité d'arriver si vite au bout. Car les histoires d'AN sont toujours fantastiques. Les sujets sont variés et les chutes inattendues. Pour une fois, j'opterais pour une année blanche, sans publication pour avoir un peu plus d'épaisseur. On peut toujours rêver...
Je dois rajouter que son écriture est toujours claire et directe ; les descriptions précises mais courtes et centrées sur l'essentiel. Le vocabulaire, lui est toujours au-dessus de la moyenne, érudit mais pas prétentieux ni illisible.
Proposer un livre de cette romancière me paraît difficile car ils sont vraiment différents et méritent un détour. "Premier sang" serait un excellent début.1/ Le livre des sœurs (2022)
« Les mots ont le pouvoir qu’on leur donne »
Pourquoi ce livre ?
- Parce que ce roman, c’est l’histoire de Tristane. Fille de Nora et Florent, elle arrive au cœur de ce couple fusionnel. Elle n’a pas sa place, car dans l’amour que se portent ses parents, il n’y a pas de place pour aimer quelqu’un d’autre. Tristane se montre alors sage et discrète. Il n’est surtout pas question de se faire remarquer. Elle ne pleurera pas, comme on lui demande. Elle observe, écoute et apprends les mots. Les mots, c’est sa force à elle.
- Parce que ce roman c’est l’histoire de Bobette, la sœur de Nora. Deux sœurs en totale opposition. Bobette a quatre enfants sans père, vit dans un HLM et admire Tristane, à l’instar de ses propres enfants qu’elle juge bêtes et sans intérêt. Tristane deviendra quelqu’un, elle est en sûre. Sa tante lui confiera même le rôle de marraine, pour sa cousine. Une mission que Tristane prendra très à cœur, une présence heureuse inespérée dans sa vie tourmentée.
- Parce que ce roman, c’est l’histoire de Laetitia, la petite sœur de Tristane qui naît quelques années après elle. Pour cette dernière, c’est un torrent d’amour qui débarque dans sa vie. Elle va aimer sa sœur, tout faire pour elle, tout lui donner. Entre elles, c’est une évidence. Un amour fusionnel, passionnel.
- Parce que ce roman, tantôt noir, tantôt joyeux, montre la force des liens qui peuvent unir deux sœurs. Mais pas seulement. On voit également comme des parents peuvent détruire des enfances, et faire perdre toute confiance en soi à des enfants. Ici on ne peut même pas reprocher aux parents de Tristane d’être mal aimants ou maltraitants. C’est juste l’absence totale d’amour et d’attention qui saute aux yeux. N’est-ce pas pire ?
- Parce que ce roman, regroupe tout ce que l’on aime ou tout ce qui nous agace dans la plume d’Amélie Nothomb. Un humour un peu triste, des prénoms originaux (Tristane, ça lui va tellement bien quand on y pense), des situations un poil rocambolesques, l’utilisation d’un vocabulaire bien à elle, l’amour des mots et des lettres mis en avant, et des relations familiales toujours très torturées.
L’intrigue. Le livre des sœurs, c’est l’histoire d’enfants, de filles, de femmes, de sœurs, de mères, de tantes, de cousines.
Les personnages. Tristane, ses parents et sa sœur. Sa tante, sa cousine et cousins. Les amis d’école, les amoureux.
Les lieux. La maison de famille. L’appartement de la tante.
L’époque. Contemporaine.
L’auteur. Doit-on encore présenter Amélie Nothomb ? C’est en 1992, alors âgée de 25 ans, qu’elle fait son entrée fracassante dans le monde des lettres avec son roman Hygiène de l’assassin. Elle enchaîne depuis les succès publics.
« Il ne faut pas sous-estimer la rage de survivre. »
Sous la forme d’un conte, Amélie Nothomb raconte la vie de Patrick, son père, doux enfant angélique qui, jeune adulte, devra se confronter à la mort.
Un magnifique hommage à la figure paternelle mais aussi à un héros de l’ombre, diplomate à la carrière hors norme.On ne choisit pas sa famille, c'est bien connu. Les Nothomb forment une clique un peu saugrenue.
Comme toujours, l'histoire est bien enlevée (plus que d'habitude ).
(je remarque que les histoires de "pères" sont nombreuses...)
3/
« La jeunesse est un talent, il faut des années pour l’acquérir. »Comme souvent, Amélie Nothomb évoque brillamment l’adolescence et ses tourments. Libération.Elle demeure inspirée. Son imagination fertile se déploie dans le domaine du merveilleux fantastique. Le Figaro.Amélie Nothomb conte avec cette légèreté féroce qui nourrit les plus drôles de ses romans. Le Point.
Et voilà, le Nothomb 2020 est bien arrivé !
Merci Marie !Le lecteur ne ressemble-t-il pas un peu au héros ? Le roman ne va-t-il pas réveiller celui-ci ? Lui ouvrir les yeux ?
La grande question : Le livre serait-il dangereux ?
Toujours surprenante A.Nothomb...4/
« La personne qui aime est toujours la plus forte. »
Fidèle à son style fluide, léger, poétique, la romancière conduit son intrigue avec un bon sens du tempo. Jean-Luc Wachthausen, Le Point.Amélie Nothomb est une auteure affûtée, qui ausculte, de façon de plus en plus nette et précise au fil des ans et des livres, la cruauté des rapports humains. Nathalie Crom, Télérama.Et voilà, un an de plus et le nouveau Nothomb est arrivé juste à temps !
Des prénoms épicènes peuvent être à la fois masculins et féminins comme Michel /Michèle, voilà pour le titre.
Sinon comme d'habitude chaque nouvelle est différente, très différente. Des tranches de vie toujours surprenantes...
On ne s'en lasse pas.
Cette fois, l'histoire d'une relation père/fille.Merci MS
5/ Encore une fois, la rentrée nous apporte un nouveau roman d'A. Nothomb. Habituellement ses histoires sont surprenantes, variées, à la chute inattendue. Cette fois, la trame est connue, c'est la passion du Christ. Donc, de ce côté, rien de nouveau. Là, où l'on est surpris, c'est dans l'écriture, le récit se déroule en effet à la 1ère personne. Cette forme est étonnante mais fraîche et vivante. On apprécie cette narration dynamique. Merci Marie !
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